Agencement : penser l’espace comme un mouvement

13 octobre 2025

Dico-Archi: A comme Agencement

J’ai appris l’agencement sur l’eau en concevant des bateaux petits et grands, ou il faut penser l’espace comme un mouvement.
Avant les maison, les combles à rénover et les plans de platrerie, il y avait les bateaux. Ces espaces contraints où chaque centimètre compte, où rien n’est superficiel, où la fonction dicte la forme. C’est là que j’ai compris que penser un lieu, c’est avant tout comprendre la manière dont on y vit, au delà des normes.

Sur un bateau, on apprend vite la rigueur et l’efficacité.
Chaque recoin cache un rangement, chaque marche dissimule un accès, chaque volume est utilisé. L’espace devient un organisme vivant : tout y a sa place, et rien ne doit gêner le mouvement du corps. Cette logique m’accompagne encore. Quand je dessine un intérieur aujourd’hui, je cherche la même évidence, la même économie de geste, la même adaptation à son utilisateur.

Agencer, c’est donner du sens à l’espace et lui transmettant de la fonction.
C’est décider où commence une cloison, où s’arrête un regard, comment la lumière circule. C’est trouver la juste distance entre le meuble et le mur, entre l’usage et la beauté. C’est créer une utilisation pensée et transposée dans un meuble, une fonction inédite, une adaptation de hauteur ou de profondeur.
Quand il est juste, tout devient fluide. Le lieu semble “aller de soi” pour son occupant, car il a été pensé pour lui.

Cette approche me vient du mon expérience, mais aussi du temps passé à observer les gens dans leurs espaces : comment ont bouge dans un couloir, comment ont pose une main sur une poignée, comment ont contourne une table. L’agencement sur-mesure naît de ces détails-là — ceux qu’on ne mesure pas, mais qui font le confort au quotidien.

Pour résumé

L’agencement, c’est l’ossature invisible du projet. Ce qui relie le dessin à la vie.
Une manière de penser l’espace avec bon sens, précision et respect du mouvement — comme sur un bateau, mais à terre.